Pêche du silure, militer pour continuer à pêcher ce poisson mal aimé
- Emilien Feron
- 22 août
- 3 min de lecture

Être passionné de pêche ne se limite pas à la simple capture d'un poisson. Elle s'inscrit dans une vision plus large : celle du respect de la nature, de la connaissance du vivant, et de la préservation de nos cours d'eau. Dans ce cadre, en tant que pêcheur de silure passionné, adhérer à Silurus Glanis Association est un choix à la fois personnel, militant et responsable. Je vous explique mon choix.
Le silure : un poisson mal aimé et mal jugé
On ne présente plus le silure glane, présent dans nos fleuves depuis plusieurs décennies et connu de tous les pêcheurs du territoire. Il a su s'y implanter naturellement ou non, sans pour autant provoquer les déséquilibres dramatiques que certains lui attribuent. Et pourtant, il reste encore victime d'une diabolisation persistante, souvent alimentée par des images sensationnelles ou des affirmations non vérifiées qui font choux gras des presses locales ou autres réseaux sociaux.
Silurus Glanis Association a su me convaincre non pas par des slogans, mais par des faits, des données et des études sérieuses. Par exemple, plusieurs rapports issus du suivi GPS mené avec des chercheurs démontrent que le silure n'est pas ce "prédateur omnivore et destructeur" qu'on décrit trop souvent. Il a un comportement sédentaire, et son régime alimentaire est bien plus varié que ce que ses détracteurs avancent.

Silurus Glanis Association, c'est quoi ?
Créée en 2007 et publiée au Journal Officiel le 5 janvier 2008, SGA est la seule association de protection du silure glane reconnue par la Fédération Nationale de la Pêche en France (FNPF) . Elle est née d'un constat simple : le silure est souvent victime de légendes infondées, d'actes de barbarie et de campagnes de dénigrement publiques. Dès sa création, l'association s'est fixée pour mission de démonter ces clichés et défendre l'espèce sur le plan scientifique et institutionnel.
SGA réunit des passionnés de pêche, des siluristes confirmés, des guides de pêche, des représentants associatifs, parfois issus du monde professionnel, animés par une même détermination : faire évoluer les mentalités sur le silure glane.L'association est active tant au niveau local (animations, pêche découverte, interventions écoles/fédérations), qu'au niveau national, via sa présence sur les salons halieutiques (Clermont‑Ferrand, Montluçon…) et les occasions de plaidoyer auprès des autorités.
Des actions concrètes
En devenant adhérant de l'association, bien avant de devenir guide de pêche, j'ai pu constater des actions de terrain réelles et utiles, loin du militantisme de façade :
Des nettoyages de berges organisés sur les bords du Rhône et de la Loire, où des dizaines de kilos de déchets ont été retirés des zones de pêche.
Des rencontres éducatives avec des scolaires et grands publics pour parler du rôle des poissons dans l'écosystème fluvial et démystifier le Silure.
La création de fiches pédagogiques sur le silure, destinées à informer les pêcheurs débutants ou les curieux.
Des interventions lors de réunions publiques ou de consultations environnementales, pour défendre une approche équilibrée de la gestion piscicole.
C'est ce travail à la fois de terrain, scientifique et éducatif qui m'a profondément motivé à rejoindre ce mouvement.

Un combat actuel : la cohabitation difficile avec la pêche professionnelle
Aujourd'hui, un des enjeux majeurs que l'association met en lumière, c'est la montée des tensions entre pêcheurs amateurs et pêcheurs professionnels, particulièrement dans les grands fleuves français. Ces derniers, dans certaines zones, ciblent désormais massivement le silure, au prétexte qu'il « déséquilibre le milieu » ou qu'il faut « protéger les autres espèces ». Le problème, c'est...



Commentaires